Page:France - Les Desserts de Momus, 1824.djvu/159

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Chaque matin, à mon loisir,
Je dis à ma muse discrète :
Chanter le temple du plaisir,
N’est-ce pas chanter la Goguette ?

Si chez un avare odieux,
Pour un déjeuner on m’invite,
M’offrant ses mets, ce furieux
En secret maudit ma visite.
Le soir, maudissant le matin,
Ici je me rends en cachette ;
Car la gaîté verse le vin
Qui se consomme à la Goguette.

Très-fréquemment, avant midi,
Un importun me désespère,
Et du dimanche au vendredi,
Le soir je m’ennuie au parterre.
Le samedi, bien plus humain,
Vient me tirer de ma retraite,
Et pour dissiper mon chagrin,
Il me conduit à la Goguette.