Page:France - Saint Yves.djvu/116

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oreille un écu d’or qu’il demandait pour dommages-intérêts, en lui disant que le son suffisait bien pour payer l’odeur. Cette histoire, rapportée par M. Kerdanet, a été répétée plus tard par quelques auteurs du XVIe siècle, et a trouvé sa place dans les ouvrages destinés à l’amusement de la jeunesse. Yves, qui était la droiture même, ne dut pas regretter beaucoup de quitter cette ville où les caractères étaient si peu en harmonie avec le sien. À Tréguier, on l’attendait avec impatience, et il y fut reçu, dit Albert de Morlaix, au grand contentement de tout le monde.

§ VI. — Saint Yves prêtre et official à Tréguier

D’après Dom Lobineau, Alain de Bruc, évêque de Tréguier, aurait réclamé son diocésain en lui refusant des Lettres dimissoriales pour entrer dans les ordres à Rennes. Ce fut donc avec une joie facile à comprendre qu’il vit Yves de Kermartin rentrer dans son pays natal. Sa réputation de savant avocat ne s’était pas perdue au pays trécorrois, et le bruit du succès qu’il avait obtenu à Rennes et de la sainteté qu’il y avait pratiquée,