Page:France - Saint Yves.djvu/132

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homme. Le lendemain il leur dit la messe dans sa chapelle, et comme il n’y avait plus de pain dans la maison, il leur distribua, à chacun, avant de les renvoyer, une bonne mesure de farine. »

Un jour il vit arriver chez lui, du pays de Vannes, une sorte de ménétrier nommé Riwalon, avec sa femme et quatre enfants, sans vêtements et sans pain. Yves, qui savait qu’on pénètre souvent jusqu’à l’âme, en soulageant les misères du corps, commença par leur donner des habits, de la nourriture, et sa propre maison pour demeure. Il leur prêcha ensuite la parole de Dieu, et en fit de bons chrétiens. La veuve Riwalon, nommée Cathovad, était âgée de quatre-vingts ans, quand elle vint déposer dans l’enquête de la canonisation du saint. Retirée de la misère morale, plus grande encore que la misère physique, par la charité du saint prêtre, cette pauvre famille lui demeura toujours très dévouée. Amice, l’aînée des filles, resta même à son service, et c’est elle qui alla avertir l’évêque de Tréguier quand elle vit son maître rester plus d’une semaine dans sa chambre, sans rien manger, de crainte qu’il ne fût mort faute de nourriture. Conan, son beau-frère, accourut en toute hâte, et ayant brisé la porte de sa chambre, le trouva en