Page:France - Saint Yves.djvu/138

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dont il donnait depuis longtemps l’édifiant exemple, et l’on montre encore, dans un carrefour, non loin du bourg, une pierre sur laquelle il se tenait de longues heures à genoux, pour réciter son office et lire les Saintes Écritures. À l’entrée du cimetière se voit une autre pierre assez étroite, qui lui servait, dit-on, d’oreiller, pendant les quelques heures qu’il se livrait au repos. Le presbytère actuel remonte à cette époque, et sauf quelques restaurations devenues nécessaires, saint Yves l’a habité tel que nous le voyons aujourd’hui !

Pendant son séjour à Trédrez, Yves fit la connaissance d’une famille qui lui resta très attachée dans la suite. Typhaine de Pestivien avait épousé le seigneur de Keranrais, le père de l’un des héros du Combat des Trente, qui habitait alors le château de Coatrédrez, dans la paroisse de Saint-Michel. Elle avait trouvé dans le saint recteur une direction bien précieuse pour son âme, et comme elle était elle-même très généreuse pour les pauvres, elle se plaisait à joindre ses aumônes à celles du saint prêtre, pour le soulagement des malheureux. La pieuse famille engagea le recteur de Trédrez à visiter avec elle le tombeau de saint Ronan, qui attirait, chaque année, une foule de pèlerins le