Page:France - Saint Yves.djvu/169

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salut de son âme, et pouvait envisager la mort avec courage et sans aucune inquiétude. Il ne manquait jamais de joindre une aumône à ses pieuses prédications, excitant même chacun à lui exposer ses besoins, avec promesse de les soulager de tout son pouvoir. Dieu lui révélait, sans qu’il fût averti, s’il y avait des malades dans les villages où il passait. « Un jour, dit un témoin, je l’accompagnais pour un petit voyage. Un homme sortit sur son passage, dans la rue des Perdrix, à Tréguier, et vint lui dire en toute hâte : Dom Yves, venez au plus vite confesser un pauvre malade qui se meurt. — Le saint prêtre me dit de continuer seul mon chemin, que pour lui il avait besoin de rester auprès du malade qu’il savait en danger de mort. »

« Les successeurs de saint Yves, dit avec raison M. Ropartz, reproduisent chaque jour, dans nos campagnes, le zèle du pieux recteur de Louannec. Quel est le voyageur attardé qui n’a pas entendu, dans la vaste solitude des champs, le tintement monotone et régulier d’une petite clochette, et qui n’a pas vu la clarté douteuse d’une lanterne glisser le long des haies et des talus ? C’est le recteur qui accourt au premier appel, au milieu de la nuit, malgré la pluie ou la neige, par les chemins impra-