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§ X. — Saint Yves dans sa vie intérieure.

« Les ermites fleurissent dans le désert, loin de toutes les tempêtes humaines, dit saint Antoine de Padoue ; les moines, dans le jardin du cloître, à l’abri des chaleurs dévorantes ; mais l’homme voué à la pénitence fleurit avec gloire dans le champ du monde. » Yves, revêtu de son long manteau de bure blanche, pratiquant la pénitence à un degré qui nous effraie, fleurissant dans le monde, sans la protection du désert, sans l’abri du cloître, c’est bien, semble-t-il, l’idéal de la perfection à laquelle on ne parvient pas sans gloire ; mais cette gloire revient à Dieu principalement, car en couronnant les bonnes œuvres de ses serviteurs, ce sont ses propres dons qu’il couronne, comme on le chantait autrefois dans une ancienne préface qui a disparu de notre liturgie.

Nous ne reviendrons pas sur les mortifications de notre bienheureux, dont nous avons parlé à mesure que nous les avons rencontrées dans sa vie. Nous les compléterons seulement, car elles ont augmenté par gradation, avec le nombre de ses années. « Il ne pouvait pas, dit l’abbé de l’Œuvre,