Page:France - Saint Yves.djvu/179

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Paris, âgé de quatorze ans, il donnait aux pauvres la portion de viande qu’on lui servait. À l’âge de vingt-quatre ans, il renonça tout à fait au vin et à la viande, et commença à jeûner tous les vendredis. Mais ce n’étaient là que des coups d’essais de l’austérité extraordinaire où il vécut jusqu’à son dernier soupir.

Douze ans avant sa mort, Yves commença à jeûner au pain et à l’eau, le carême, l’avent, et tous les jours commandés par l’Eglise ; de plus trois jours par semaine. Le reste du temps, il ne faisait qu’un seul repas de gros pain, avec quelques légumes cuits à l’eau, sans autre assaisonnement qu’un peu de sel ; encore fallut-il plus d’une fois le forcer à prendre cet adoucissement. Ce régime de rigoureuse pénitence, il l’observait partout, fût-il chez l’Évêque ou quelque autre seigneur dont il était parfois obligé d’accepter l’invitation ; et s’il lui arrivait de prendre un peu de vin pour rougir son eau, il en mettait aussi peu que le prêtre verse d’eau dans le vin pour la célébration de la messe. C’est la comparaison dont se sert le sieur de Pestivien qui l’avait reçu assez souvent à sa table. À son exemple, quelques dames de distinction, entre autres Madame Constance de Pestivien, résolurent de faire maigre tous les mercredis de l’année, ainsi qu’il l’est pres-