Page:France - Saint Yves.djvu/180

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crit depuis, aux associés du Tiers-Ordre des Minimes.

Dieu approuva par des miracles cette abstinence de son zélé serviteur. Ainsi, au château de Botloy, Jeanne de Tournemine, depuis longtemps malade, ayant reçu du saint un morceau de pain trempé dans l’eau qu’il buvait, fut subitement guérie et vécut plus de vingt ans après, racontant volontiers qu’elle devait la vie à Yves de Kermartin. Un autre jour, dit Le Flem, de Louannec, le saint m’ayant envoyé chercher un pain chez le boulanger, je lui apportai le seul convenable que je pus trouver dans la maison. « C’est trop beau, me dit le recteur, est-ce qu’il n’y en avait pas d’autre plus grossier ? — Oui, mais un pain de son seulement que les hommes ne mangent pas. — C’est celui-là qu’il me faut. Allez me le chercher au plus vite. » Yves fit asseoir tous les pauvres autour de sa table, et tout à coup un petit oiseau entra par la fenêtre et vint se poser sur son épaule. Le saint prêtre le prit dans sa main, et l’ayant considéré longtemps, il le renvoya en lui disant : « Va-t-en au nom du bon Dieu. » L’oiseau s’envola et tous les assistants furent convaincus que c’était un oiseau miraculeux, car jamais personne n’en avait vu d’aussi beau dans le pays :