Page:France - Saint Yves.djvu/212

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tivien : «  Je pressens, lui dit-il, par la faiblesse de mon corps, que le terme de ma vie approche, et c’est pour moi un grand sujet de joie. Et s’il plaisait à Dieu de hâter ce moment, je m’en réjouirais encore davantage ; mon plus grand désir est de voir ce corps se dissoudre et mon âme s’envoler vers le ciel ! » Ces paroles jetèrent cette pieuse dame dans des transports de tristesse inexprimables.

«  Père bien-aimé, s’écriait-elle dans sa douleur, demandez donc au Seigneur de retarder encore ce moment terrible, à cause de nous et de tous ceux qui vous aiment ! Cruelle mort, c’est ainsi que tu viens nous séparer ! Que je suis malheureuse ! Pourquoi me quittez-vous, et à qui m’abandonnez-vous dans ma désolation ! Ce n’est pas seulement à cause de moi, mais pour ce peuple qui ne vit que de vos paroles et de vos bienfaits ! Je vous eu supplie, restez encore quelque temps au milieu de nous ! Saint Martin, au moins, ne refusait pas de vivre plus longtemps si c’était nécessaire pour le bien de son peuple ! » Le saint prêtre lui répondit : «  Si vous m’aviez vu, moi ou quelqu’autre, revenir victorieux d’un combat, vous vous réjouiriez avec moi, et maintenant que Dieu,