Page:France - Saint Yves.djvu/213

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se contentant du peu que j’ai fait pour lui, veut bien me donner le prix de mon travail, vous versez des larmes et vous vous laissez aller à la douleur ! Jugez vous-même si c’est raisonnable ! » Ces jours d’angoisses se passaient dans des adieux touchants sans que le saint prêtre, qui se voyait mourir, ralentît en rien ses exercices de piété ou ses devoirs de pasteur.

La semaine où il mourut, bien que son corps fût broyé par la douleur et la maladie, il ne cessa pas de célébrer la messe ni d’entendre les confessions. Il continua même ses prédications comme à l’ordinaire, et le mercredi, nous dit le P. Maurice Geffroy, il célébra avec ferveur et une plus grande dévotion encore sa dernière messe, dans sa chapelle de Kermartin. Pendant le saint sacrifice, il versa des larmes abondantes et fit entendre des soupirs et des gémissements qui durèrent longtemps. Il était si faible qu’il fallut lui aider à revêtir les ornements de la messe, le soutenir à l’autel, et empêcher ses bras de tomber pendant l’élévation de l’hostie et du calice. Ce furent les abbés de Beauport et de Bégard, avec le seigneur de Kerimel, archidiacre de Tréguier, qui lui rendirent ce dernier service. Cet affaissement