Page:France - Saint Yves.djvu/255

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solennité dont la Belgique n’a pas encore perdu la tradition. Neuf chars de triomphe, entourés d’étendards et de drapeaux où l’on avait peint les images des Saints, précédaient les ossements sacrés que des prêtres portaient sur leurs épaules. Le clergé, les magistrats, toute la ville accompagnaient la procession. Cette cérémonie rendit célèbres les reliques de notre saint.

L’abbé de Saint-Sauveur fut accablé de demandes et de prières, tout le monde voulant en posséder une parcelle ; et à la demande de l’évêque, on en donna une partie au sénateur de Broukhoven qui bâtit un magnifique oratoire pour les recevoir. Il y exposa son riche trésor et en distribua de petites quantités à la plupart des cours de justice des Pays-Bas. Les membres de la cour d’Anvers, qui assistaient à une messe dans leur chapelle, les jours d’audience, avaient l’habitude de baiser les reliques de saint Yves enchâssées dans l’irénophore, comme pour se rappeler, qu’à l’exemple de leur patron, ils devaient savoir unir, dans leurs jugements, la justice et la miséricorde.

La ville de Gand vit se former, deux ans après, une confrérie de magistrats, de jurisconsultes et autres gens de justice, sous le patronage du saint