Page:France - Saint Yves.djvu/261

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fallut encore, pour parfaire de couvrir la tombe en argent, lui verser deux cents marcs en outre de la somme convenue, et même un marc d’or fin, pour dorer l’argent dont la tombe était couverte. Ce splendide cénotaphe, commencé en 1422 ou à peu près, ne fut terminé qu’en 1426, et dura près de cinq ans à construire. Nous n’en connaissons aucun de semblable, si ce n’est celui de Jean XXII à Avignon, qui fut, dit-on, fait sur le même plan. C’était, dit Albert le Grand, et après lui Dom Lobineau, «  un cercueil en pierre blanche, fine et polie comme du marbre. Sur les faces on avait sculpté avec infiniment d’art les victoires de Jean IV le Conquérant, comme pour marquer la reconnaissance dont le père avait chargé le fils de laisser des témoignages publics. Sur le cercueil, la statue du saint dormait couchée. Le tout était couronné d’un dôme de la même pierre blanche, d’une exquise architecture, porté par de sveltes et élégantes colonnettes. Une grille de fer doré, montant depuis le pavé de la cathédrale jusqu’à la voûte, protégeait le chef-d’œuvre ; de longs voiles blancs pendaient à la grille ; les prêtres ne pénétraient dans l’enceinte qu’avec des marques du plus profond respect et revêtus du surplis et de l’étole. »