Page:France - Saint Yves.djvu/274

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patron. Malgré donc l’éloquence des célébrités du barreau de Paris, les habitants ont invoqué saint Yves et gagné leur cause.

Il serait trop long et peut-être inutile, ou au moins fastidieux, de rechercher l’origine des nombreuses chapelles édifiées en l’honneur de saint Yves dans toute la Bretagne. M. Gaultier du Mottay, dans son iconographie bretonne, en a compté plus de cinquante, et il a sans doute fait bien des oublis ou n’a pas toujours été assez bien renseigné. Il en est de même des quinze églises qui ont notre saint pour patron. Comme il y a peu de paroisses fondées à partir du XIIe siècle, on comprend qu’on n’ait pas voulu mettre le saint breton à la place des saints patrons qui étaient déjà en possession de leurs églises, et lorsque ces bienheureux, peu connus quelquefois en dehors des pays où ils avaient vécu et s’étaient sanctifiés, ont été écartés par je ne sais quel zèle pharisaïque du XVIIe siècle, c’est par les saints Apôtres qu’on les a remplacés, tant on redoutait la critique des prétendus savants de l’époque sur les saints-de la pieuse Bretagne.

Heureusement, un courant dans le sens opposé s’est produit de nos jours, et l’éminent évêque qui a rendu à saint Yves toute son auréole primitive,