Page:France - Saint Yves.djvu/290

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saint Yves, dans notre bon pays, M. le recteur de Trédarzec a prié le propriétaire du Verger d’enlever cet ossuaire qui fournissait le prétexte de cet abus criminel, et la soi-disant chapelle de Saint-Yves-de-Vérité n’existe plus sur cette rive droite du Jaudy. Mais peut-on assurer que l’odieuse pratique aura disparu avec ce modeste monument ? Nous n’osons l’espérer, car l’homme a une tendance à s’attacher avec plus de force à l’erreur qu’à la vérité, comme le dit Notre-Seigneur lui-même. Sachant très bien qu’ils commettent le mal, ces hommes, dit-il, détournent les yeux de la lumière qui a brillé dans le monde.

Pour vouer quelqu’un à saint Yves-de-Vérité, on suit une sorte de rituel inventé par la mauvaise foi et la crédulité. Entre autres choses, il fallait visiter sa chapelle, en faire sept fois le tour et y brûler un cierge d’une certaine longueur. Comme la chapelle n’était ouverte que le dimanche, les voisins se chargeaient de cette dernière partie du cérémonial, et en percevaient le prix ; puis le pauvre malheureux s’en retournait, ne se doutant pas peut-être qu’il avait accompli un acte superstitieux et coupable. C’est ainsi que le cordelier qui avait confessé Gilles de Bretagne, à travers les bar-