Page:France - Saint Yves.djvu/304

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Le 14 du mois de septembre de l’année 1484, un autre prince de la famille de Lancastre, Henri Tudor, qui régna plus tard en Angleterre sous le nom de Henri VII, voulut aussi visiter le tombeau de saint Yves. Il avait été exilé pendant la guerre des Deux-Roses, et son cousin le duc de Bretagne lui avait offert l’hospitalité dans ses États. Le chapitre de Tréguier, prévenu de son arrivée, alla au devant de lui et le reçut avec tous les honneurs dus à son rang et à ses malheurs. Il fut conduit sur le tombeau du saint où il pria longtemps.

Anne, la nouvelle duchesse, qui avait remplacé son frère sur le trône de Bretagne, renouvela envers saint Yves la dévotion héréditaire dans sa famille. Elevée par Françoise de Dinan, veuve de l’infortuné Gilles de Bretagne, Anne reçut une éducation toute bretonne, et jusque sur le trône de France elle ne rêvait qu’à son pays et ne priait que les saints de sa chère Bretagne. Eprouvant peut-être, comme les vrais bretons, le mal du pays, elle désira le revoir et visiter les sanctuaires les plus célèbres de son duché. La reine vint donc, en 1506, à Notre-Dame de Bon-Secours de Guingamp où elle donna une cloche qui porte encore son nom, puis à Morlaix pour se rendre à Notre--