Page:France - Saint Yves.djvu/316

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bretonnes, autour de quelques modestes sanctuaires, très souvent en ruine ou du moins abandonnés, parce que l’on ne savait plus à quoi ces chapelles étaient destinées, et qu’on ne s’est même pas donné la peine de se le demander.

Souvent tout a disparu, même ces ruines vénérées ; mais il reste encore la statue du saint, ordinairement breton, que l’on conserve précieusement dans la plus importante maison du centre de la confrérie. C’est la cloche de la chapelle qui annonçait les joies ou les tristesses du village, car c’est le nom qui lui a été donné depuis peu ; elle sonnait pour les naissances, tintait pour les glas funèbres. L'Angelus du matin, l’Ave Maria du soir et la prière en commun, tout se réglait sur l’heure de la chapelle. Les enfants ne la passaient jamais sans y dire une prière, et quelque vieille grand’mère les y réunissait souvent pour leur apprendre le catéchisme et le chant des cantiques. Quelques villages se sont cotisés pour relever ces ruines ; cette idée mérite de faire son chemin, et les Bretons sont trop attachés à leurs vieux usages pour négliger ce moyen d’honorer les saints de notre pays et de raviver la foi de leurs ancêtres, qui n’avaient pas élevé ces pieux sanctuaires sans de grands motifs