Page:France - Saint Yves.djvu/35

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Ces derniers avaient à leur tête le Duc lui-même, Pierre de Dreux, surnommé le Mauclerc. Quoique appartenant à la Maison de France, comme arrière petit-fils de Louis-le-Gros, Pierre lutta tout le temps avec énergie pour défendre son duché contre ce puissant royaume. Il s’allia dans ce but avec tous les ennemis de Blanche de Castille, pour enlever la régence à cette princesse durant la minorité de saint Louis. À la tête de ce complot était Thibaut, comte de Champagne. N’ayant pu, par ses poésies galantes, obtenir la main de la Régente, il eut recours aux armes pour la renverser, et sut attirer dans son parti une foule de seigneurs mécontents.

Pour gagner le Duc de Bretagne il promit d’épouser sa fille ; mais Blanche sut rompre cette alliance en écrivant à Thibaut une lettre d’une tendresse extrême, contre ce Perron de Brehaigne qui a fait pis au roy que nul homme qui vive. Désarmé par cette gracieuse prévenance, le Comte de Champagne quitta le parti des conspirateurs, et Pierre de Dreux, resté presque seul, appela à son secours Henri III d’Angleterre, qui accourut en toute hâte et fut reçu solennellement à Saint-Malo.