Page:France - Saint Yves.djvu/356

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La veille du 19 mai, j’allai en courant couper dans la vallée une gaulette de saule blanc, puis je me lève avec le réveil des oiseaux, et après avoir fait le signe de la croix, nous voilà sur le chemin de Tréguier.

De tous les coins de Goëllo, nous voyons venir des pèlerins en grand nombre avec leurs chapelets et leurs gaulettes de saule épluché. Tous, nous nous prosternions pleins de joie, quand nous voyions passer la tête de saint Yves, dans son reliquaire d’or porté par les prêtres.

Bonnes gens, allez en Goëllo et partout vous entendrez dire : «  Ici saint Yves a passé, la marque de ses pieds est restée sur tous les chemins, grands et petits, et son nom béni restera toujours gravé dans nos cœurs. »

En Goëllo, nous avons tous confiance en saint Yves, et quand le pays est trop accablé, on nous entend dire : «  Allons à saint Yves, la croix de Kerfot à notre tête. »

Quelle belle procession l’on voit alors passer sur les ponts de Lézardrieux et de Tréguier. Qu’il fait beau voir les croix et les bannières passer fièrement dans les rues de Tréguier, pendant que nous chantons les louanges de saint Yves !