Page:France - Saint Yves.djvu/45

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ravissants du pays trécorrois. De Kermartin, la vue s’étend sur de riches campagnes qui, au premier souffle du printemps, se couvrent des fleurs embaumées de leurs mérisiers séculaires. Rien de plus beau que ces champs entourés de badisiers en fleurs !

Que de fois, en passant près de leurs troncs noueux qui accusent des siècles d’existence, ne nous sommes-nous pas dit que saint Yves avait béni ces mêmes arbres et mangé de leurs fruits ! C’est Troguéry, où saint Ruellin avait un ermitage, que visitaient saint Iltute et saint Maudez ; Pouldouran, le pays de saint Bergat, qui avait brigué la succession de saint Tugdual ; Trédarzec avec les bois de Kerhir et sa belle vallée de Tromeur, puis les fertiles coteaux du Minihy, où tant de malheureux ont trouvé un asile pour pleurer leurs crimes. Le tout est baigné par les eaux du Jaudy, large estuaire que saint Tugdual, saint Gonéry et tant d’autres saints, ont passé et repassé pour aller prêcher la parole de Dieu dans les campagnes voisines. Comme on aime à évoquer leurs noms en traversant ce passage ! À cette époque, comme aujourd’hui, le Jaudy était sillonné par de nombreux bateaux de pêche qui servaient en même temps à transporter les voyageurs d’une rive à l’autre,