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Page:France - Saint Yves.djvu/46

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À l’horizon, les sapinières de Goëllo se dessinent sur les nuages ; elles ont abrité saint Riom, saint Budoc et son école ; c’est à leur ombre que s’est assise l’abbaye de Beauport, où saint Yves avait un ami intime qu’il visitait souvent. Au-dessus de Kermartin s’élève la colline de Saint-Michel. Le cheval blanc de la légende y déposa saint Tugdual revenant de Rome, où il aurait quelque temps porté la tiare. De cette colline, l’œil embrasse, d’un côté, la mer avec ses majestueuses beautés, les îles et les rochers qui brisent ses vagues écumantes ; de l’autre, les plaines élevées qui, sous le nom de Mézous, environnent la Roche-Derrien, la grande forteresse du pays ; puis le Méné-Bré, avec les souvenirs du barde Guinclan et la chapelle de saint Hervé ; Langoat, le pays de sainte Pompée, de saint Tugdual, de saint Léonor et de sainte Sève, ses enfants ; la forêt de Bégard où saint Bernard serait venu lui-même choisir l’emplacement de son couvent, non loin de Bé-Ahès, où la tradition place la tombe de la fille maudite du roi Grallon, que toute terre bénite rejetait de son sein.

Du Quenquis, on peut apercevoir l’ensemble de la côte trécorroise et son incomparable campagne qui s’étale, avec ses belles moissons, entre les