Page:France - Saint Yves.djvu/94

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bles arguties dont on l’enveloppait alors. Tout se réglait d’après la législation romaine, mais bien des décrets de papes, qui servaient de fondement à ces lois, étaient encore ensevelis dans les bibliothèques. Tous les jours on en découvrait quelques nouveaux, et le plus heureux déroutait celui qui les ignorait encore. Jusqu’au XIIe siècle, on fit plusieurs compilations de décrétales. Gratien les réunit en un seul corps d’ouvrage, qui porta son nom. Au siècle suivant, Raymond de Pennafort ajouta à ce code les décisions de plusieurs conciles, et les publia sous le nom de Grégoire IX. Plus tard, les souverains Pontifes Boniface VIII et Jean XXII y ajoutèrent quelques autres, et ce corps de Droit, ou corpus juris, reçut alors sa forme définitive.

Yves déjà savant en lettres et en sciences, qui avait même commencé l’étude du Droit à Paris, voyait ainsi s’ouvrir devant lui une importante et laborieuse carrière. Il s’y livra avec la plus grande ardeur, sacrifiant d’avance quelques années de sa jeunesse, pour être plus tard utile à la cause de Dieu. Ses études à Orléans ne diminuèrent en rien la rigueur de ses mortifications. C’est alors, dit Guillaume Pierre, qu’il commença à s’abstenir