gentré, et nous dirons, avec eux, que Yves fut d’abord avocat, puis officiai, et enfin prêtre et curé. (Office de la translation : antiennes des premières vêpres, page 466 des Monuments originaux).
§ IV. — Saint Yves Avocat à Tréguier.
Prétendre que Yves de Kermartin n’a pas été avocat avant d’être officiai à Rennes et à Tréguier, c’est détruire complètement la tradition tout entière sur la vie de notre Bienheureux. C’est l’avocat des pauvres, des veuves et des orphelins : il plaidait pour eux gratuitement, et poursuivait ses appels jusqu’à ce qu’il n’eût gagné leurs causes. Or, un officiai est un juge qui rend la sentence et ne plaide pas ; et, au XIIIe siècle, ces deux fonctions étaient parfaitement séparées. Yves pouvait cependant appartenir déjà au clergé : il le devait même pour être admis à plaider devant les tribunaux ecclésiastiques. Combien de temps exerça-t-il la profession d’avocat à Tréguier ? Nous ne le savons pas au juste. Il ne reste de sa vie que quatre ans, six ans tout au plus, à partager entre son séjour à Tréguier et à Rennes, comme avocat, chancelier