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Page:France - Sur la voie glorieuse.djvu/15

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— Mon commandant, je vous apporte mon sac. Gardez-le devant vous. Que je sois tué, moi, ce ne sera que la perte d’un homme ; mais si vous étiez tué, vous, la perte serait pour tout le bataillon.

Un de mes amis, parcourant un champ de bataille au bord de la Marne, vit, couché en avant de nos morts, un jeune tambour percé de balles, qui serrait encore ses baguettes dans ses mains glacées. Et l’on songeait, en le voyant, à l’enfant de Marengo qui, le bras traversé d’une balle, continua à battre la charge et reçut pour récompense des baguettes d’honneur.

Nous avons vu refleurir les vertus héréditaires. Le cri généreux du chevalier d’Assas a été répété plus de vingt fois. Un jour, c’est un sergent réserviste du 30e d’infanterie qui, s’étant approché de troupes qu’on croyait anglaises, reconnaît des Allemands et s’écrie :

— Tirez, ce sont des Boches !

Un autre jour, c’est un jeune lieutenant, posté en avant du front de l’infanterie, dans un clocher, à quelques centaines de mètres des tranchées allemandes, qui signale, par téléphone, à notre artillerie, les positions de l’ennemi. Pendant une demi-heure, on reçoit ses indications, puis on l’entend dire