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Page:France - Sur la voie glorieuse.djvu/36

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milieu des rues étroites et des petits jardins, une magnifique cathédrale étend les deux bras de son grand transept ; au nord, un mur droit et une immense verrière ; au sud, cette merveilleuse abside où l’ogive et le plein cintre se combinent d’une façon si délicate. »

(Autour de Paris, p. 207.)

Cette page charmante d’un écrivain qui aime chèrement les villes et les monuments de la France m’a touché jusqu’aux larmes. Elle a charmé ma tristesse ; j’en veux remercier publiquement mon confrère.

La destruction brutale et stupide des monuments consacrés par l’art et les ans est un crime que la guerre n’excuse pas ; qu’il soit pour les Allemands un éternel opprobre ! Un poète de grand cœur, Saint-Georges de Bouhélier, a rédigé un mémoire qu’on pourrait appeler Reims vengée. Le monde civilisé flétrit unanimement ces attentats à la beauté, qui devrait être sacrée à tous les peuples, puisqu’elle est le patrimoine le plus noble de l’humanité tout entière. Pour moi, je ne cesserai d’élever ma faible voix contre les barbares qui déchirent la belle robe de pierre dont nos aïeux ont paré la France.

(Journal des Débats, 17 janvier 1915.)