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Page:France - Sur la voie glorieuse.djvu/63

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Démarate

Ô Roi, prends en bonne part ce qu’il me reste à te dire. Écoute, je te parle comme à un hôte sacré. Roi, ne te venge pas trop cruellement des Athéniens. Les vengeances des hommes sont odieuses aux divinités.

Fils de Darius, si tu te crois un dieu, si tu crois commander à une armée d’immortels, tu n’as que faire de mes avis. Mais si tu reconnais que tu es un homme et que tu commandes à des hommes, songe que la fortune est semblable à une roue qui tourne sans cesse et renverse ceux qu’elle avait élevés. Il n’est jamais arrivé, il n’arrivera jamais qu’un mortel de sa naissance à sa mort éprouve un bonheur constant. Aux têtes les plus hautes sont réservées les plus terribles calamités. J’ai parlé parce que tu m’y avais contraint. Maintenant puisse advenir ce que tu désires, ô Roi !


Sur ces mots, Xerxès congédia Démarate sans colère. Il n’était point irrité contre lui parce qu’il le croyait hors de sens.

Pourtant il s’aperçut bientôt que le Spartiate ne s’était point trompé. Les Grecs, demeurés fermes et