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VII
AVIS AU LECTEUR.

Ces Souvenirs sont ceux d’un honnête homme qui n’a point de parti pris, si ce n’est de dire la vérité. Ils sont écrits sans prétention, avec candeur. L’auteur était parfaitement placé pour bien voir. Si son extrême jeunesse a nécessairement réduit la portée de ses observations, si elle en a un peu rétréci le champ, cet inconvénient est racheté par quelques avantages. Il n’en a que mieux vu ce que son âge lui permettait de voir, et il a recueilli bien des choses qui plus tard eussent échappé à son attention ou qu’il eût négligées. Ainsi il a été particulièrement frappé, comme cela était naturel, du côté extérieur des choses, des usages de la cour, des fêtes et cérémonies, du mobilier, etc., et sur ce sujet il abonde en détails que les curieux chercheraient longtemps ailleurs, et quelquefois inutilement.

Malgré ce que nous avons dit plus haut de son désir d’être toujours vrai et juste, de sa bonne foi parfaite, le lecteur ne doit pourtant pas s’attendre à trouver chez lui, dans l’appréciation des faits et surtout des personnes, cette équité, cette mesure qui, bien difficiles aujourd’hui même, étaient alors impossibles. Ses sentiments à l’égard des hommes de la Révolution sont ceux d’un page de Louis XVI, ceux de son parti et de son époque. Plus d’un détail trop facilement accueilli aurait besoin d’être rectifié, plus d’un jugement atténué. On l’a fait dans un