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CHAPITRE II

les gardes

Il y a quatre ou cinq siècles qu’un roi de France prit des gardes, contre l’usage de ces temps-là, pour se garantir des assassins qu’un petit prince d’Asie avait envoyés pour le faire périr. Jusque-là, les rois avaient vécu tranquillement au milieu de leurs sujets, comme des pères au milieu de leurs enfants.
Montesquieu, Lettres persanes.


Malgré ces réflexions philosophiques de Montesquieu, on peut dire que l’institution des gardes auprès des rois est aussi ancienne que l’établissement des souverains eux-mêmes. Le gouvernement patriarcal fut le seul où, au milieu d’une grande famille, ces précautions durent être inutiles. Dès l’instant où l’augmentation de la population étendit les liens de la société, les mœurs se relâchèrent insensiblement, et les rois, protecteurs-nés des faibles, dispensateurs de la