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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/155

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SOUVENIRS D’UN PAGE.

qui se trouvaient à Versailles résistèrent encore quelques jours ; mais, un matin, ils abandonnèrent leurs postes, et l’on fit venir le régiment de Flandres pour les occuper.

Les gardes du corps, après le 6 octobre, furent renvoyés dans leurs garnisons, et bientôt licenciés. Le roi voulait les sauver ; d’ailleurs, du moment qu’il se livrait lui-même à ses bourreaux, ses gardes lui devenaient inutiles.

Les cent Suisses, oubliant l’antique fidélité de leurs ancêtres, baisèrent les mains de ceux qui les opprimaient et cédèrent leur poste d’honneur à la garde parisienne. Peu dangereux, et non sans reproches, on les laissa subsister jusqu’au renversement du trône.

Quant à leurs compatriotes, ils restèrent à leur poste, fermes et inébranlables, comme le roc de leurs montagnes : le canon du 10 août put seul les en chasser ; et ce ne fut, on le sait, qu’après qu’ils eurent arrosé de leur sang le pavé des Tuileries.