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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/154

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LES GARDES.

détachement à Versailles. Les postes extérieurs leur étaient confiés ; et quand le roi sortait, ils se mettaient en bataille dans la cour des Ministres. Leurs casernes étaient sous les bâtiments de cette cour, et dans de grandes baraques en planches figurant des tentes. Les officiers de ces corps avaient leurs entrées chez le roi, comme les gens présentés.

Je remarquerai ici qu’on disait, par abréviation, officiers des gardes, pour ceux des gardes du corps, et officiers aux gardes, pour ceux des gardes françaises.

Monsieur et M. le comte d’Artois avaient aussi, pour leurs appartements, chacun deux compagnies de gardes du corps, d’environ cent hommes, et une compagnie de Suisses. Les gardes de Monsieur étaient en rouge ; ceux de M. le comte d’Artois, en vert. Ces gardes n’étaient armés que dans les appartements de leurs princes, et ne pouvaient paraître dans les cours du château avec leurs mousquetons, ni accompagner les princes dehors. De même, tous les gardes, sans en excepter ceux du roi, devaient, pour paraître dans les grands appartements, ôter leur bandoulière.

Il fallait toute la fermeté du vieux maréchal de Biron, pour maintenir, dans le régiment des gardes françaises, l’exacte discipline qu’il y avait ramenée. Son successeur, le duc du Châtelet, qui n’était pas exempt d’un certain esprit systématique, laissa ce régiment exposé à toutes les séductions que peut présenter une garnison comme Paris. Aussi ce corps fut-il le premier à abandonner son prince à l’époque du 14 juillet. Ceux