Aller au contenu

Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
VERSAILLES.

qu’aux antichambres du roi, et l’on ne pénètre dans la galerie que par une porte du milieu ; de sorte que l’on entre chez le roi sans avoir joui de la beauté des grands appartements. La véritable place du grand escalier, à Versailles, serait dans l’emplacement de la petite salle de spectacle, dans l’aile à droite, d’où il pourrait communiquer au salon d’Hercule ; alors une ambassade, une députation solennelle arriverait par la cour royale, monterait cet escalier, et traverserait tous ces beaux appartements avant d’entrer chez le souverain ; à moins qu’il ne la reçût, comme Louis XIV reçut l’ambassadeur de Perse, à l’extrémité de la grande galerie, où toutes les autorités de l’État trouveraient à se placer. Je ne m’étendrai pas davantage sur cette idée susceptible de plus de développements.

Il y a peu de personnes qui ne connaissent le château de Versailles, lequel forme, depuis quelques années, un vaste musée de peintures. On arrivait autrefois chez le roi par l’escalier de marbre ; on traversait la salle des gardes, l’antichambre, l’Œil-de-Bœuf, et enfin la chambre de parade. Mais ceux qui n’avaient pas le droit de rester dans les appartements du roi, passaient de suite dans la galerie, une des plus belles qui soient en Europe, et où le pinceau de Le Brun a consigné les victoires de Louis XIV, tandis qu’un nombre infini de portes de glaces répètent la perspective des fenêtres dominant les jardins. C’était dans cette galerie que tous les étrangers qui venaient des extrémités de la France pour voir leur souverain