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PETITS APPARTEMENTS.

gens, comme ses vils ennemis ont voulu le faire croire. Au milieu de la bibliothèque, était une vaste table de bois d’acajou, d’un seul morceau, qui portait les groupes de La Fontaine, Boileau, Racine, La Bruyère, etc., lesquels, dans le silence, semblaient méditer leurs immortels écrits, ou, chez Ninon, écouter le chef-d’œuvre de Molière.

Enfin, cette suite d’appartements était terminée par trois pièces, un salon, un billard et une salle à manger. C’était là que, les jours de chasse, le roi donnait à souper à quelques personnes qui l’avaient accompagné. À neuf heures, avant l’ordre, un huissier, ouvrant la porte de l’Œil-de-Bœuf, proclamait le nom des élus qui se glissaient avec orgueil dans l’appartement, tandis que les réprouvés allaient chez eux cacher leur dépit et manger tristement leur repas.

Ces salons ne présentaient rien de remarquable que deux petits tableaux de chasse, où le roi, sa suite et les paysages étaient de la plus parfaite ressemblance.

Ces trois pièces étaient prêtées tous les ans, vers la fête de Noël, à la manufacture de porcelaines de Sèvres, qui, pendant quinze jours, y étalait ses produits. Tout le monde s’empressait d’aller les admirer et d’en acheter. La cour faisait beaucoup de présents, et le roi s’amusait à voir déballer ces porcelaines et à considérer la foule des acheteurs.

C’était par un escalier qui se trouvait près de l’antichambre des garçons du château, que le roi sortait pour aller à la chasse. Il y avait, en bas, une salle de