faire un détour à la chaîne des galériens qui passaient à Versailles pour rejoindre le bagne de Brest. On croyait, en France, que le cœur du roi ne pouvait voir le malheur sans commisération : c’était vrai ; mais il y avait à craindre que sa clémence ne devînt une calamité pour la société, et voilà pourquoi on lui en dérobait les occasions.
L’évêque diocésain avait seul le droit de paraître à la cour en soutane violette ; le curé et le confesseur en soutanes noires. Les prélats et les ecclésiastiques qui avaient des charges à la chapelle, les jours de grandes fêtes et quand le roi entendait la messe en bas, avaient leurs soutanes recouvertes d’un rochet ; le reste du temps, ils étaient en habit noir avec un petit manteau. La croix épiscopale désignait les évêques, comme la calotte et les bas rouges les cardinaux.
Jamais le roi ne montait sur son trône que dans les lits de justice et autres assemblées judiciaires ; mais il n’y prenait point les ornements de la royauté, qu’il ne portait qu’à son sacre. Dans les autres circonstances, il avait un habit et un manteau violets, garnis d’une large broderie, et, sur la tête, un chapeau à plumets.
Chaque maison de campagne où le roi faisait de petits voyages exigeait un habit particulier. Trianon voulait un habit rouge, brodé d’or ; Compiègne un habit vert ; Choisy un bleu. L’habit de chasse était gros-bleu, galonné en or ; et la disposition du galon indiquait le genre d’animal que l’on devait chasser. L’habit