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LA CHAPELLE.

personne et destinée aux princesses malades ou qui ne voulaient point paraître publiquement. On remarquera que, sous Louis XIV, madame de Maintenon y était toujours placée ; c’était là la seule marque publique qu’elle eût jamais fait paraître du lien qui l’unissait au monarque. Comme la tribune eût été très-froide l’hiver, la cour assistant à des offices très-longs, surtout la veille de Noël, où le service divin durait depuis dix heures du soir jusqu’à une heure, on montait sur la tribune une grande charpente dorée qui en faisait un beau salon, avec des fenêtres de glace qu’on ouvrait à volonté.

Ce n’était que les jours de grandes fêtes que la cour descendait dans le bas de la chapelle, par deux escaliers tournants placés de chaque côté de la tribune. On couvrait le pavé de superbes tapis ; on disposait un prie-dieu et deux fauteuils pour le roi et la reine ; les princes avaient des chaises et un carreau ; tous les officiers et les dames se plaçaient derrière sur des tabourets et des banquettes ; enfin, les aumôniers et les gardes de la manche étaient de chaque côté du prie-dieu.

Il y avait ce jour-là une corvée qui était cependant bien recherchée, c’était la quête. Une jeune femme, après sa présentation, devait s’acquitter de cette fonction, qu’on redoutait bien un peu avant la cérémonie ; mais dont on était agréablement récompensé par le murmure de louanges et d’admiration que soulevait la présence d’une jeune femme, dans la fleur de l’âge et