nal en était si persuadé qu’il ne voulait point paraître aux États généraux sans la permission de la cour ; et, plus tard, sa conduite dans ses possessions allemandes, ses sacrifices pour la cause de Louis XVI, tout a prouvé que ce prélat était loin d’en vouloir au roi de l’avoir puni de ses imprudences.
Madame de Lamothe était coupable, aux yeux des lois et de la société, d’intrigues, de séductions et d’un vol considérable. Son prétendu nom de Valois n’était pas une raison de la soustraire aux peines infamantes qu’elle méritait. Sa conduite n’en devint pas meilleure. J’ai logé depuis dans le même hôtel que son mari, alors remarié, et je l’ai trouvé digne d’avoir eu une femme aussi coupable.
Le cardinal de Rohan, qu’on appelait le prince Louis, était encore très-bien conservé, lorsque je le vis aux États généraux, malgré toutes les infirmités qu’il contracta dans son exil à l’abbaye de la Chaise-Dieu, et un mal à l’œil qui l’obligeait de le couvrir d’un taffetas noir. Dans le temps de sa splendeur, c’était le plus noble et le plus magnifique seigneur de la cour. Personne ne fit mieux valoir son opulence et l’antique dignité de sa race.
Dans les fâcheuses affaires dont je viens de parler tout à l’heure, le cardinal fut mal servi par quelques uns de ses amis. On sait, en effet, que leur sotte méchanceté fit sortir de l’hôtel des monnaies de Strasbourg, en 1788, des louis d’or où l’effigie du monarque avait au front une petite protubérance qui semblait