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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/225

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SOUVENIRS D’UN PAGE.

l’épée royale pendue au cou ; cette épée était autrefois portée par le connétable, avant la suppression de cette charge sous Louis XIII. Dans une chaise à bras était le chancelier ou le garde des sceaux, revêtu de la simarre de pourpre. Au bas du trône se plaçaient les huissiers de la chambre avec leurs masses de vermeil : c’était un reste de l’ancienne armure des sergents d’armes qui accompagnaient les rois, depuis que le Vieux de la Montagne avait menacé les jours de Philippe-Auguste. Les huissiers ont succédé aux sergents, et la masse qui servait de défense à ces derniers est devenue, dans la main de leurs remplaçants, un objet de parade. Au milieu du parquet, les hérauts d’armes, revêtus de leurs tuniques ou cottes d’armes de velours violet, étaient à genoux. De chaque côté du trône, sur différents bancs, étaient les princes du sang, les pairs laïques et ecclésiastiques, les maréchaux de France, les chevaliers de l’ordre, etc.

Le roi, assis, se couvrait, prononçait un discours assez bref, et laissait ensuite au chancelier le soin de développer les idées qu’il renfermait. Alors, selon les circonstances, les membres du parlement, les gens du roi parlaient et donnaient leurs conclusions. Le chancelier prenait les ordres du monarque, et la cérémonie se terminait ordinairement par l’injonction faite au greffier d’enregistrer l’édit discuté ou de biffer des registres des protestations injurieuses à l’autorité du roi.

Afin d’éviter au roi un très-long circuit pour se rendre à la salle du lit de justice, on le fit passer,