salle des gardes du corps. Le trône était placé dans l’angle où est située la porte donnant sur l’escalier de marbre. Les rois siégeaient autrefois sur un trône d’or, comme il est dit dans les anciens historiens, parce que les parlements se tenaient en rase campagne. Depuis qu’on les assemblait dans l’intérieur du palais, on y avait substitué au trône ou dais avec des coussins, et comme un dais se nommait autrefois un lit, on appela lit de justice le trône où le roi siégeait en cour de parlement. Cinq coussins formaient le siège. Le roi était assis sur l’un, un autre tenait lieu de dossier, deux servaient d’appuis, et le cinquième était sous les pieds. Charles V renouvela ces ornements. Dans la suite, Louis XII les fit refaire à neuf, et l’on croit que c’est le même trône qui subsistait encore dans les derniers temps. Il était en velours violet, semé de fleurs de lis d’or, et toute la salle était tendue de même étoffe.
Le parlement déjà rassemblé attendait le roi dans cette salle ; le monarque arrivait, précédé de sa maison et d’une députation de présidents à mortier qui allaient le recevoir au haut de l’escalier. Son habit était de velours violet avec le manteau pareil et un chapeau garni de plumes, et tous les officiers avaient, sous d’autres couleurs, le même costume.
Assis sur son trône, le roi avait à ses pieds le grand chambellan ou celui qui le représentait. Comme M. le duc de Bouillon était exilé de la cour, le duc de Villequier en fit les fonctions au lit de justice du 8 mai 1788. À côté du roi était le grand écuyer, avec