escaliers extérieurs, garnis de giroflées, de géraniums, figuraient un parterre aérien. Une des chaumières renfermait la laiterie, et la crème, contenue dans des vases de porcelaine superposés sur des tables de marbre blanc, était rafraîchie par le ruisseau qui traversait la pièce. Auprès se trouvait la véritable ferme où la reine avait un superbe troupeau de vaches suisses qui pâturaient dans les prairies environnantes.
Près du château, un grand pavillon chinois où l’or et l’azur reflétaient avec éclat les rayons du soleil, contenait un jeu de bagues. Trois figures chinoises semblaient donner le mouvement à la machine, qui était mue par des gens invisibles placés dans un souterrain.
Trianon est encore plus remarquable aujourd’hui par la beauté des arbres exotiques qui y ont pris un accroissement prodigieux et y répandent une ombre impénétrable. On y remarque surtout un beau tulipier qui a près d’un mètre de diamètre, et une multitude d’autres arbres aussi rares que précieux.
Ce Trianon était appelé le petit, pour le distinguer du grand Trianon, situé à peu de distance et construit par Louis XIV, selon le goût italien et sur le modèle des nombreux palais qui bordent la Brenta. Il est composé d’un seul rez-de-chaussée surmonté de balustrades et de statues, et formant deux ailes jointes par un grand péristyle de colonnes en marbre rouge et vert campan. Quoique ce château fut abandonné, il ne laissait pas que d’être très-bien entretenu. Je ne l’ai