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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/270

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ENVIRONS DE VERSAILLES.

plaines environnantes rendait les chasses agréables. Les défenses les plus sévères, la garde la plus exacte en facilitaient la propagation ; et quoique le roi tuât, chaque fois, avec ses frères, de sept à huit cents pièces, quelquefois même quinze cents, l’étendue du parc était si vaste et le gibier si nombreux qu’on ne s’apercevait d’aucune diminution.

Le parc de Versailles, clos de murailles, dans un circuit de plus de dix lieues, renfermait plusieurs habitations. Il ne recélait point de cerfs. Pour les chasser, le roi allait dans les bois de Meudon, dans ceux des Gouards, dans la forêt de Saint-Germain, et, pendant l’été, dans celle de Rambouillet.

Le château royal de Rambouillet, situé à sept lieues de Versailles, et sur la route de cette ville, a vu mourir François Ier. Sa situation, près d’une forêt de vingt-cinq mille arpents, était très-agréable pour la chasse. Aussi, pendant quatre mois de l’année, Louis XVI y allait deux fois la semaine, et n’en revenait qu’après y avoir soupé, c’est-à-dire à trois heures du matin. Le bel établissement destiné à la propagation de la race des moutons espagnols, dits mérinos, subsistait déjà à cette époque, aussi bien que la ferme de vaches suisses, et une laiterie d’une grande magnificence. C’était au fond de cet établissement qu’était placée la belle statue de M. Julien, à présent dans la galerie du Sénat. Une nymphe, au moment de se baigner, tâte l’eau avec le pied ; mais, croyant entendre du bruit, elle se retourne en rassemblant ses vêtements à la