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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/271

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SOUVENIRS D’UN PAGE.

hâte ; une chèvre, à ses côtés, veut boire au ruisseau ; et comme ce groupe était placé sur le bord de celui qui traverse la laiterie, l’illusion était plus frappante.

C’est sur le chemin de Rambouillet, à une demi-lieue de Versailles, qu’est situé Saint-Cyr. Aujourd’hui le magnifique établissement de madame de Maintenon n’existe plus. Un hasard unique m’y a fait entrer une fois et j’ai parcouru cette vaste maison. C’était en 1788, cent ans après sa fondation. Pendant les fêtes de cet anniversaire, qui durèrent trois jours, cette austère maison ouvrit ses portes au public ; et l’on sait que, hors ce temps, les femmes seules pouvaient y entrer ; encore leur fallait-il une permission du supérieur. Quand une princesse allait à Saint-Cyr, elle y entrait de droit, mais sa suite restait dans une des cours extérieures.

On ne pouvait apercevoir les pensionnaires qu’à l’église au moment de l’élévation, parce qu’alors on tirait les rideaux qui masquaient la grille de séparation. En visitant toute la maison, le jour de la fête séculaire je les vis souper publiquement ; et, à l’heure d’un feu d’artifice qu’on tira dans les jardins, on les amena aux fenêtres des corridors, où chacun put les examiner. Le sentiment général fut que leur costume, qui datait d’un autre siècle, ne faisait point assez ressortir leur beauté.

Un autre but de promenade dans les environs de Versailles, était le village de Jouy, appelé Jouy en