presque tous sur le jardin de l’Orangerie. On arrivait, de cette même pièce, à l’appartement de la reine, dont la principale entrée était sur l’escalier qui aboutissait à la même cour ovale, près de la galerie des Cerfs.
Je ne me rappelle pas que ces appartements renfermassent rien de curieux. Comme la cour n’allait à Fontainebleau que pour peu de temps, l’ameublement était fort simple. J’ai pourtant conservé le souvenir d’un petit cabinet de la reine, meublé dans le goût oriental, et éclairé, le soir, par des lampes placées dans une garde-robe séparée du cabinet par une grande glace doublée d’un taffetas dont on changeait la couleur à volonté ; ce qui donnait une lumière aussi douce que le reflet en était agréable.
C’est dans la galerie des Cerfs, communiquant de la cour ovale à celle des Princes, et ainsi nommée des bois de cerfs qu’on y voyait, que la reine de Suède, Christine, emportée par la jalousie, fit assassiner d’une manière cruelle, le 10 novembre 1657, le marquis de Monaldeschi, son grand écuyer, après l’avoir fait disposer à la mort par un religieux mathurin. Attentat aussi extraordinaire que contraire aux lois du royaume, et à l’abdication qu’elle avait faite de sa puissance en Suède. On n’a jamais su positivement le motif qui avait porté Christine à cette atroce vengeance, qui lui fit perdre la protection de Louis XIV. Le plus probable était l’infidélité ou l’indiscrétion du marquis, qui était regardé comme son amant. J’ai encore vu, dans la galerie, une petite pierre sur laquelle on avait gravé