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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/286

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SAINT-GERMAIN ET MARLY.

chine hydraulique, conception du chevalier de Ville, exécutée par Rennequin Sualem, laquelle, par une complication de rouages, de pompes et une multitude de tuyaux et d’aqueducs, élevait l’eau à cinq cents pieds de hauteur, aux arcades de Marly, et alimentait les fontaines de la ville de Versailles ainsi que ces bassins du parc qui font l’admiration des étrangers. La mécanique, qui se perfectionne tous les jours, obtiendrait sans doute aujourd’hui les mêmes résultats par des moyens moins compliqués ; mais pour l’époque de sa construction, en 1682, cet ouvrage n’en était pas moins extraordinaire.

Marly fut longtemps le chef-lieu de la première baronnie de France. Le premier baron chrétien, Mathieu de Montmorency, en était seigneur en 1204. Sa forêt était une des plus agréables pour la chasse, étant entourée de murs. En fermant les portes, on était sûr que les cerfs ne s’éloigneraient pas. Aussi c’était là que le roi donnait le plaisir de la chasse aux dames et aux princes étrangers. Près de la forêt était une grande plaine nommée le Trou-d’Enfer, où le roi, tous les quatre ans, passait la revue de sa garde à cheval et des gardes du corps qui arrivaient de leurs garnisons.

Les jardins de Marly où la pluie ne mouillait pas, selon le mot d’un courtisan de Louis XIV, étaient l’ouvrage du génie de Mansard et du crayon de Lebrun. Ils étaient remplis de statues et de fontaines. Au bout du parterre, un grand balcon dominait un abreuvoir et la route de Saint-Germain. On y voyait ces deux