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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/318

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14 JUILLET.

dauphin, jointe à son jeune âge, ne le fit jamais considérer comme un obstacle à ses desseins. La moindre crainte de la cour était de voir le monarque prisonnier dans Paris, on craignait surtout pour ses jours. Lui-même ne partit qu’après avoir éprouvé toutes les angoisses de l’incertitude. En me rendant, de bon matin, au lever, je l’aperçus, par une fenêtre opposée à son cabinet, se promenant, tout agité, entre le maréchal de Duras et le duc de Villequier. Le trouble de son âme se manifestait dans ses mouvements. Si ces deux confidents n’étaient pas capables de donner au roi des conseils salutaires, leurs cœurs du moins étaient à lui, et jamais Louis XVI n’avait eu d’amis plus sincères. Enfin, après avoir pressé dans ses bras sa famille éplorée, qui croyait le voir pour la dernière fois, le roi monta dans sa voiture, accompagné du duc de Villequier, du maréchal de Beauvau et du comte d’Estaing, commandant la garde nationale de Versailles.

On se mit en route au milieu d’une foule de peuple armé, depuis deux jours, de tout ce qui lui était tombé sous la main. L’Assemblée nationale donna pour égide au monarque une députation nombreuse, composée de ses membres les plus factieux et plutôt faite pour attirer le danger sur la tête du malheureux prince que pour l’en écarter. On sait, en effet, qu’on tira sur lui, et que la Providence détourna le coup, qui, partant derrière la voiture du roi, alla frapper une femme attirée par la curiosité.

Arrivé à l’Hôtel-de-Ville, le roi passa sous une voûte