la garde nationale parisienne, entraînant le général La Fayette, arrivèrent à Versailles.
Cet événement est trop lié aux actes odieux du duc d’Orléans pour que son historien Montjoye, l’un des auteurs les plus véridiques de notre temps, ne lui ait pas consacré une place importante dans son travail. On peut donc y recourir pour en voir tous les détails ; à quelques faits près, j’en garantis l’exactitude. Pour moi, sans entrer dans la discussion de tous ces faits, je ne rapporterai que ceux dont j’ai été le témoin.
Le 5, le roi, qui chassait au delà de Meudon, ne fut averti de ce qui se passait qu’après l’arrivée d’un détachement de femmes dans l’avenue de Paris. Ce prince, très-inquiet au sujet de sa famille et craignant de ne pouvoir regagner lui-même son palais que par de longs détours, revint si vite que, sans attendre sa voiture, il descendit au galop une des montées les plus roides du bois de Meudon. Les femmes, dans l’avenue, étonnées de la rapidité de sa course, le laissèrent passer. Mais un page, M. de Lastours, envoyé sur la route de Sèvres en reconnaissance, fut arrêté par elles à son retour, et ne dut la liberté qu’à une diversion opérée par la présence de quelques gardes du corps qui cherchaient à gagner leurs écuries.
Successivement, toutes les hordes des faubourgs de Paris arrivèrent. Le temps était humide et pluvieux, l’inquiétude générale, et la consternation dans tous les cœurs. Quelques gens officieux avaient voulu, en cas de besoin, faire sortir les voitures du roi par la