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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/45

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SOUVENIRS D’UN PAGE.

de sa mère, madame de la Ramière, amie de madame de Chantereine, qui avait bien voulu les lui donner copiées et certifiées par elles.

Fidèle à la parole qu’elle en avait donnée à Madame, elle n’eut pas la même complaisance pour le manuscrit précieux où la princesse a retracé, d’un style aussi noble que touchant, les malheurs de sa famille au Temple. Ces mémoires avaient été écrits pour madame de Tourzel. Avant de quitter leur prison, madame de Chantereine ayant supplié Madame de lui en laisser une copie, la princesse les récrivit en entier de sa propre main. Ils n’ont qu’une cinquantaine de pages, mais la lecture en est on ne peut plus émouvante. Plusieurs détails sont les mêmes que ceux donnés par Cléry, et prouvent l’exactitude de son journal. Madame y paraît persuadée que la mort du Dauphin n’était pas, comme on le croyait alors, le résultat d’un crime, mais une suite naturelle des privations et des mauvais traitements essuyés par le malheureux et intéressant enfant.

Quant aux pièces que je transcris ici, elles sont au nombre de cinq.

La première est le fragment d’une lettre que madame de la Ramière destinait à sa cousine, madame de Verneuil, où, en lui envoyant la copie des lettres de Madame, elle ajoutait quelques détails qu’elle tenait de madame de Chantereine. Madame de Verneuil n’a point reçu cette lettre, retrouvée en partie seulement dans les papiers de madame de la Ramière.