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ENFANTS DU ROI.

cette lettre. On parle beaucoup de mon mariage, on le dit prochain, j’espère que non ; enfin, je ne sais ce que je dis. Je vous promets de penser toujours bien à vous ; je ne peux ni ne veux vous oublier. Ayez soin de ce pauvre M. Gomin qui est dans la douleur de notre séparation. Meunier et Baron m’ont bien plu par la manière dont ils m’ont parlé de vous. Adieu, chère Rennette, la paix, la paix est ce que je désire par plus d’une raison. Puisse-t-elle arriver, et puisse-je vous voir à Rome et non à Vienne ! Adieu, bonne, charmante, tendre Rennette, ma belle dame.


Relation de voyage de Madame, de Paris à Huningue, écrite et envoyée par elle à madame de Chantereine.


J’ai traversé le guichet, en sortant de la tour, sans être entendue. J’ai traversé la cour avec ces messieurs. Arrivés à la grande porte, ils n’osaient pas l’ouvrir parce qu’ils entendaient du bruit. Enfin ils l’ouvrirent, et ils trouvèrent M. Benezech et trois hommes qui lui étaient dévoués et qui avaient balayé la rue de passants. Je donnai le bras à M. Benezech, et nous nous acheminâmes dans la rue. M. Benezech me parla du rôle que je devais jouer, de regarder M. Méchain comme mon père ; il m’exagéra les dangers que je courrais, mais il ne m’intimida pas. Il me parla aussi de choses qui ne me surprirent pas, parce que nous nous y attendions par sa manière d’être. M. Gomin vous les dira ; c’est plus sûr que le papier.