Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
IV
AVIS AU LECTEUR.

grés, à Coblentz, lui plut médiocrement. C’était déjà à seize ans un esprit sage et posé. Il aimait les livres, l’étude ; l’oisiveté lui était à charge. Il n’avait d’ailleurs pas, comme ses compagnons d’exil, pour se soutenir, d’ardentes passions politiques avec leur cortége d’illusions ; son âge ne les comportait pas. Il profita donc des loisirs que lui donnait la situation des affaires pour visiter quelques-unes des principales villes d’Allemagne.

Vint la campagne de 92, si désastreuse pour les alliés, à laquelle il prit part. Sauf cette campagne, puis celle de 1794 où il servit sous M. de Choiseul-Stainville, son parent, il passa les années de son exil en pérégrinations studieuses, à travers l’Allemagne, puis la Belgique et encore l’Allemagne. Il les parcourut à plusieurs reprises, s’occupant sur la route et dans ses divers séjours, d’histoire, de géographie, d’archéologie.

Cependant la révolution française, après avoir épouvanté le monde de ses horreurs et de ses succès, était arrivée à sa période décroissante. Le ciel s’éclaircissait. Le 19 juillet 1795, il reçut la nouvelle que sa famille, incarcérée à Doullens, venait d’être rendue à la liberté après un emprisonnement de seize mois. L’exil était devenu lourd à Félix d’Hézecques, il avait hâte de revoir la patrie. Il y rentra enfin en septembre 1796, mais n’y trouva