Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je n’entreprendrai pas de faire la description de New-York ; je dirai seulement, que l’élégance des édifices publics et particuliers, la propreté des rues, l’ombrage des peupliers qui les bordent, les promenades publiques, les marchés toujours abondamment pourvus de toutes sortes de denrées, l’activité du commerce, alors florissant, le grand nombre de vaisseaux de toutes nations qui bordaient les quais ; tout, en un mot, conspirait à me faire sentir la différence entre cette grande ville maritime et ma ville natale, d’où je n’étais pour ainsi dire jamais sorti, et qui n’était pas à beaucoup près à cette époque ce qu’elle est aujourd’hui.

New-York n’était pas alors, et n’est pas encore aujourd’hui, une ville de guerre ; on y voyait pourtant plusieurs batteries de canons, et différents ouvrages de fortification, dont les plus considérables étaient sur le Narrows, ou détroit qui forme l’embouchure de la rivière d’Hudson. Les îles appellées Governor’s Island et Gibbet Island, étaient aussi bien fortifiées. On avait construit sur la première, située à l’ouest de la ville, et à environ un mille de distance, des casernes capables de contenir plusieurs milliers de soldats, et un château à trois rangées de canons, le tout à l’épreuve de