Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/46

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plein d’ambition, il réussit bientôt à se faire un parti nombreux, et parvint enfin à s’emparer de la puissance souveraine. Lorsqu’il se vit maître d’Ohehy, sa patrie, il songea à s’assujéttir aussi les îles voisines sous le vent ; et en peu d’années, il en vint à bout. Il passa même jusqu’à Atoüy, la plus éloignée de toutes, en défit le chef, mais se contenta pourtant de lui imposer un tribut annuel. Il avait fixé sa résidence à Ohahou, parceque c’est de toutes les îles Sandwich, la plus riante, la plus pittoresque, en un mot, la plus digne de la présence du souverain.

Dès notre arrivée, nous fûmes visités par une pirogue conduite par trois blancs, Davis et Wadsworth, Américains, et Manini, Espagnol. Ce dernier s’offrit à nous servir d’interprète, durant notre séjour à Ohètity ; ce qui fut accepté. Taméaméa nous envoya bientôt son premier ministre, Craimocou, à qui les Américains ont donné le nom de Pitt, à cause de son habileté dans les affaires. Notre capitaine, accompagné de quelques uns de nos messieurs, se rendit ensuite à terre, pour se présenter à Taméaméa. Vers quatre heures de l’après-midi, nous les vîmes revenir à bord, accompagnés du roi et de sa suite, dans une dou-