Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/47

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ble pirogue. Nous hissâmes notre pavillon, et saluâmes sa majesté de quatre coups de canon.

Taméaméa était d’une taille audessus de la médiocre, bien fait de sa personne, robuste, et enclin à la corpulence, et avait le port assez majestueux. Il me parut âgé de 50 à 60 ans. Il était vêtu à l’européenne, et portait une épée à son côté. Il se promena longtems sur le pont, se faisant expliquer L’usage des choses qu’il n’avait pas vues sur les autres vaisseaux, et qui se trouvaient sur le nôtre. Une chose qui parut le surprendre, ce fut de voir que nous pussions rendre l’eau de la mer douce, au moyen d’un alambic placé derrière notre cambuse ; il ne pouvait s’imaginer que cela se pût faire. Nous le fîmes descendre dans la chambre, et après l’avoir régalé de quelques verres de vin, nous commençâmes à lui parler d’affaires : nous lui offrîmes des marchandises en échange pour des cochons ; mais nous ne pûmes conclure de marché ce jour là. Sa majesté se rembarqua sur sa double pirogue, vers les six heures du soir. Cette pirogue était conduite par vingt-quatre hommes ; un grand coffre contenant des armes à feu, était lié dessus ; et ce fut là que Taméaméa s’assit, accompagné de son premier ministre.