Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/62

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M’Kay, qui proposa de m’envoyer sur une pirogue, qui se trouvait le long du vaisseau, avec la futaille en question ; la chose fut agréée de la part du capitaine, et je me rendis à l’aiguade. Après avoir rempli la futaille, non sans peine, les insulaires cherchant à me retenir, et m’étant apperçu qu’ils m’avaient mis quelques calebasses d’eau salée, je demandai une pirogue double, pour m’en retourner à bord, le vaisseau ayant fait voile, et s’étant déjà élevé considérablement au large. Comme on ne se pressait pas d’acquiescer à ma demande, je crus devoir me rendre, et me rendis en effet, auprès du roi. De l’humeur dont je connaissais le capitaine, je commençais à craindre qu’il n’eût formé le dessein de me laisser sur l’île. Ma crainte était néanmoins mal fondée : le vaisseau se rapprocha de terre, à ma grande joie, et l’on me fournit alors une double pirogue, pour m’en retourner à bord avec ma futaille.

Notre pont se trouvait aussi encombré qu’à notre départ de New-York ; car nous avions été obligés de placer nos animaux vivants sur les passe-avants, que nous avions recouverts ; et il nous fallait passer sur ces abris pour faire la manœuvre. Le nombre des hommes était aussi augmenté ; car nous avions engagé douze